L’estime de soi… en coaching scolaire

 

Les enfants et ados que je rencontre en coaching scolaire éprouvent souvent des difficultés à répondre à la question

« Quelles sont tes principales qualités ? ». Ils ont souvent du mal à m’en citer une seule et cela les met mal, à l’aise. Par contre ils sont tout à fait conscients de leurs défauts et peuvent m’en faire la liste complète. S’ils arrivent à me citer une de leurs qualités, par exemple « je suis organisé », elle sera souvent ponctuée de « enfin…, parfois…, pas toujours ». Dès que je leur en présente une liste, ils s’en trouvent au moins une quinzaine !

 

Cet exercice me semble primordial, car ces jeunes ne sont pas satisfaits de leurs résultats scolaires. Pour certains ils diminuent, d’autres sont en échec et cela joue sur l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.

Si de prime abord l’amélioration des résultats scolaires est l’objet de notre rencontre, l’objectif principal qui apparaît invariablement, après discussion est « Je souhaite me sentir mieux dans ma peau et avoir plus confiance en moi ».

Pour rappel, la confiance en soi c’est se sentir capable de réaliser une tâche, croire en ses capacités. L’estime de soi est plutôt comment je me vois moi-même, ce que je vaux à mes yeux.

Je me souviens d’un papa dont le 1er objectif pour le coaching scolaire de sa fille était « J’aimerai que ma fille retrouve le sourire ! ».

C’est pour ce cela que j’ai choisi d’aborder ce sujet avec vous aujourd’hui, car je suis convaincue qu’avoir une bonne estime de soi est une des clés principales de la réussite.

L’aventure commence généralement par faire prendre conscience à mon compagnon de voyage qu’il n’est pas uniquement le résultat qu’il obtient, car il s’identifie souvent à l’échec : « Je suis nul ! ».

Effectivement, aujourd’hui il a quelques échecs au bulletin, mais il est également quelqu’un qui a de merveilleuses qualités et qui est capable de faires différentes choses. Il n’est pas son échec !

Nous nous trouvons la plupart du temps dans une zone de « méfiance ». L’autre peut être perçu comme un juge dont l’approbation ou la non-approbation conditionne notre bien-être.

Nous avons peur de prendre notre place, d’afficher nos couleurs en quelque sorte, car nous n’avons pas la garantie d’être accueillis et acceptés tel que nous sommes.

Ce qui nous empêche d’être nous-mêmes, c’est notamment nos besoins de sécurité intérieure et de confiance. S’ils n’ont pas encore reçu l’attention nécessaire pour se développer, nous risquons de ne pas vivre nos relations avec aisance. « Ce qui libère c’est de ne plus avoir peur d’avoir peur ». (1)

La base d’une bonne estime de soi est sans aucun doute l’amour inconditionnel que l’on reçoit de ses parents et ce même avant notre naissance, selon les dernières études. Il est primordial pour un enfant de savoir qu’il sera aimé indépendamment de ses résultats scolaires, de ses réussites sportives ou de ses comportements « canailles ».

Il est tout aussi important de s’être entendu félicité pour ses réussites : Mes parents ont-ils été très critiques vis-à-vis de mes échecs ou bien plutôt compréhensifs ? Quelle image m’ont-ils renvoyée de moi ? Comment se comportaient-ils eux-mêmes ? Etaient-ils plutôt craintifs ou au contraire fonceurs ? ...

En rentrant de l’école une adolescente dit à sa mère : j’ai eu 11/20 en math. La mère qui n’avait jamais eu moins que 15 dans ce cours était déjà prête à lui dire « Et bien tu ne t’es pas foulée ! ».
Mais comme elle avait été sensibilisée aux techniques de communication, elle refoula sa remarque et dit simplement « Que représente cette note pour toi ? » Sa fille lui répondit : « Je suis super contente, je suis la deuxième de classe avec ce résultat ». Elle a pris la peine de se relier à sa fille plutôt que je répondre de manière automatique. (4)

Les personnes qui ont une bonne estime de soi n’ont pas peur d’agir car elles ont parfaitement intégré que l’échec était quelque chose de normal et que sur un nombre de nouvelles tentatives, l’échec est parfois inévitable.

Les personnes qui ont une basse estime de soi se sous-estiment et se dévalorisent.

L'effet pervers de cette attitude est qu’à un moment donné elles ont peur d’agir, elles risquent simplement de ne plus essayer tellement elles sont sensibles à l’ image qu’elles donnent.

Commence alors le cercle vicieux : moins je tente de choses et moins je vais vers les autres, moins je réussis et moins j’ai confiance…

J’entends souvent des personnes se plaindre que les jeunes d’aujourd’hui sont paresseux. Personnellement je suis convaincue que tous préfèrent être félicités et encouragés. Je fais la différence entre paresse et manque de motivation. Je dirai que « la paresse » est le dernier rempart afin de garder le peu d’estime de soi que l’on a. En ne faisant « rien » on a au moins cela comme excuse à donner pour justifier des résultats insatisfaisants.

Qu’est-ce qui sape notre estime de soi ?

Notre discours intérieur, ces petites voix qui nous conditionnent dont nous sommes conscients ou non. « Il vaut mieux te taire, tu vas encore dire une bêtise, laisse tomber, de toutes façons tu n’y arriveras jamais, si ce travail n’est pas parfait ce sera nul… ». Lorsqu’on a une faible estime de soi on peut par exemple se sentir idiot par rapport à certaines personnes qui nous semblent plus intéressantes que nous au lieu de profiter de leur contact et découvrir de nouvelles choses.

Si on n’y prête pas attention, nous devenons la proie de nos pensées limitantes et nous laissons intoxiquer par elles. Elles prennent le pouvoir et dirigent nos actions et nos pensées.

Etre son meilleur ami

Avoir une bonne estime de soi c’est ne se sentir ni supérieur ni inférieur aux autres, c’est se sentir l’égal de l’autre, avoir sa juste place parmi les autres.

Dans les problèmes d’estime de soi NOUS sommes le problème, car lorsqu’on est conscient de qui nous sommes et de nos qualités, on ne donne pas le pouvoir à l’autre de nous dévaloriser. Si on a conscience de notre valeur, on n’est pas touché lorsqu’on est insulté.

Le rapport que l’on entretient avec les autres est directement affecté par le rapport que l’on a avec soi. Par exemple, nous sommes responsables de notre colère, les autres ne font qu’appuyer sur le bouton.

Etre son meilleur ami est important, car c’est notre propre capacité à gérer nos émotions qui nous conduit.

Tout le monde évidemment voudrait agir à coup sûr. L’effet pervers est de renoncer à agir.

Nous sommes souvent trop exigeants avec nous-mêmes, nous avons vis-à-vis de nous des attentes démesurées. Acceptons-nous imparfaits tels que nous sommes. Cela implique de laisser retomber la pression que nous nous infligeons en terme d’image, de réussite… et de nous comporter juste comme nous le ferions avec un ami.

La comparaison est également un « tue » la confiance en soi. Attention à qui ou quoi nous nous comparons. (3)

Tant que je ne suis pas convaincu que je peux réussir, j’échoue…

Celui qui sait qu’il peut réussir n’est pas à l’abri de l’échec pour autant, mais il semble évident que plus on est capable de mettre en place des actions qui ont pour but de nous aider à atteindre nos objectifs, plus on a de chances de réussir. Comme je l’ai abordé plus haut, les freins sont : nos pensées limitantes, le perfectionnisme et le fait de ne pas se donner droit à l’échec

Deux attitudes face à l’échec : Expérience - Opportunité

Face à l’échec, certains s’écroulent, le pessimiste dira : « C’est difficile ».

D’autres grandissent : l’optimiste dira : « Cela va demander beaucoup d’efforts ».

Certains pourront même remercier l’événement douloureux qui leur aura permis de rebondir vers une nouvelle opportunité.

Si on est fan du « 8 mai » on ne se donne pas de raisons de changer.

Quelques questions à se poser : Que voulez-vous ? - Qu’êtes-vous prêt à faire pour cela ? -  Qu’allez-vous faire pour cela ? - Quand allez-vous le faire ?

 « Quand l’élève est prêt, le maître apparaît »

 

Les narcissiques VS estime de soi… conséquences

Les narcissiques semblent se moquer complètement de l’opinion des autres alors qu’en fait ils en sont complètement dépendants.

Les enfants nés dans un milieu difficile (manque d’affection, maltraitance, famille brisée…) auront de grandes difficultés à avoir une bonne image d’eux-mêmes. Ils risquent à leur tour de tomber dans l’hyper narcissisme afin d’échapper à la « honte », à ce sentiment d’infériorité, cette impression d’être bon à rien. Malgré les apparences, l’hyper narcissisme est à l’opposé de la bonne estime de soi.

A l’école, pourquoi certains jeunes sont-ils prêts à harceler et faire souffrir leurs camarades ?

Tous ne sont pas des narcissiques, certains le font par intimidation ou pour être admis dans le cercle des « populaires » et promouvoir leur propre statut.

« Etant donné qu’au Collège, tout le monde ou presque est aux prises avec l’anxiété sociale, ou phobie sociale, il est probable que prendre part au harcèlement, même sans en être le chef d’orchestre, est l’occasion de s’affirmer en désignant quelqu’un d’autre comme looser ». (2)

Certains deviennent des tyrans qui persécutent les autres en les faisant passer pour des moins que rien.

Par ce comportement, le bourreau se détache de sa propre image de « looser » et se persuade qu’il est un « winner ». L’utilisation d’un bouc émissaire est un mécanisme de défense.

Nous avons déjà tous eu l’occasion de rencontrer des narcissiques, que ce soit dans nos relations scolaires, personnelles ou professionnelles. La meilleure stratégie à adopter face à ce type de comportement est la fuite.

Malheureusement, l’impossibilité d’échapper à ses persécuteurs fait que le harcèlement scolaire est particulièrement toxique. Cela explique le nombre de suicides commis chaque année par des victimes du harcèlement.

Heureusement, de plus en plus d’écoles ont institué une politique de tolérance zéro face à ces comportements.

Le fait d’avoir eu des parents narcissiques peut également diminuer l’estime de soi car la raison d’être de leur enfant est de redorer leur propre image par procuration à travers lui.

Comme il comble les attentes idéalisées, il se sent souvent gâté, surprotégé, adulé, idéalisé…, mais il en vient aussi à penser qu’en réalité il est imparfait. Etre seulement humain est inacceptable, c’est-à-dire honteux, ce qui doit donc être caché. Il ne faudrait surtout pas que la supercherie éclate au grand jour. C’est là leur plus grande honte !

Ce type d’enfant pense qu’il ne peut recevoir de l’amour que s’il fait des choses exceptionnelles.

Très tôt, certains comprennent que leur rôle dans la vie est de combler la faille narcissique de leurs parents. La condition qui permettra à ces enfants d’acquérir une bonne estime de soi et d’être reconnu, aimé et apprécié pour ce qu’ils sont réellement et les mettre face à des attentes réalistes.

En conclusion, nous sommes tous responsables de notre bien-être… et de celui de nos enfants.

Montrons-leur que nous les aimons tels qu’ils sont, avec leurs qualités et leurs défauts, ne cessons pas de les encourager et nous laisser dominer par nos peurs.

"Derrière chaque peur, il y a un désir. Il y a toujours un désir sous chaque peur, aussi petite ou aussi terrifiante soit-elle ! Il y a toujours un désir, sache-le ». (5)

Quels sont les vôtres ?

Gaëlle GIBSON

Coach

 

 

 

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Bibliographie et lectures conseillées

  1. Cessez d’être gentil soyez vrais ! Thomas D’Ansembourg
  2. Ces Hyper Narcissiques qui Nous Entourent Dr J. Burgo
  3. Imparfaits libres et heureux Christophe André
  4. T’es toi quand tu parles Jacques Salomé
  5. Le magicien des peurs Jacques Salomé
  6. Emission Leurs secrets du bonheur 3 (Youtube 44’54’’ à 51’51’’ : Comment nous comportons-nous lorsqu’on se sent rejeté par un groupe ?)